Il y a une légère brume ce matin. Un voile fin et transparent qui épaissit l’air, donne de la consistance aux rayons du soleil, révèle leur chute vertigineuse. Dans la forêt, il y a un étang et son fin tapis de lentilles d’eau, qu’on imagine d’un vert intense. Il y a un banc à la retraite et des plots de bois, en passe de perdre la guerre contre les herbes folles lancées en courbes délicates vers le ciel. Tout prend un relief étonnant dans la densité nouvelle de la lumière. Les bords plus nets, plus intenses, plus poétiques. Contraste irréel, ombres embrasées. Le soleil lance ses droites parfaites dans l’atmosphère, trace des lignes de fuite étincelantes, des perspectives éclatantes. On devine la fraîcheur du petit matin, pleine de vie, sa piqure caressante sur la peau. Pause dans le tumulte urbain, morceau de paix, goutte de calme. Bout de féérie surpris à la sortie d’un virage, entraperçu de la fenêtre du bus. Soudain l’évidence. La seule chose à faire, qui défie la logique de notre société. En accord avec soi, les arbres et le vent. Tout laisser derrière et s’asseoir là, loin des folies et des cris, savourer chaque particule de lumière à plein regard.
S’arrêter. Respirer. Prendre tout le temps du monde.
Magnifique image…
Elle n’est pas de moi 🙂
Quel beau petit texte !
Merci!
Superbe! J’ai vraiment envie d’y être et de laisser le temps me prendre 😉
🙂 et moi j’aurais voulu pouvoir descendre du bus…
Quelle belle écriture, pleine de sensibilité! Une veritable découverte pour moi. Bravo!
Merci beaucoup Annick et bienvenue 🙂
Superbe texte
A reblogué ceci sur jean-louis.riguet-librebonimenteuret a ajouté:
Canards nageant dans la brume !
Il aurait fallu pouvoir descendre du bus et profiter de ce moment de paix, sublime et léger.
Oui , avec mon appareil photo aussi…
Pause Zen qui donne z’envie.
S’arrêter. Respirer. Profiter. Oublier le reste et s’ouvrir à la beauté. Et prendre tout le temps du monde…
J’aime j’aime j’aime !!
Merci pour tous ces mots qui sont venus parler à mon coeur !
Belle belle journée !
Sourire
Merci beaucoup Marie 🙂
Que de pépites sur ton blog, Carine ! « loin des folies et des cris, savourer chaque particule de lumière à plein regard. » Il est des mots que l’on goûte comme des douceurs et les tiens en sont de magnifiques. 🙂
Un peu de poésie dans ce monde de brutes… c’est un luxe.
–
C’est une eau grise,
Aux ondes lentes.
Il y a dedans, une montagne,
A l’envers.
Elle ne s’enfonce pas
( dans l’eau),
Soutenue par d’épais nuages.
Une carpe essaie, – en vain,
D’en avaler.
Ils sont trop gros pour elle.
Et l’enveloppent,
D’un écrin de coton.
–
Très beau:)
merci Carine de nous laisser le temps de te lire 🙂 bisous